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ser aux autorités médicales et scientifiques de mon pays pour obtenir la permission de pénétrer dans les hôpitaux et établissements plus ou moins de maternité, mais je ne tardai point à me convaincre qu’avec notre administration rondecuiresque, il me faudrait au moins trois ans de démarches, avant d’obtenir la permission et c’est pourquoi je me suis adressé tout uniment aux grands établissements hospitaliers des trois petites républiques de Libéria, du Val d’Andorre et de Saint-Marin. Là on m’a ouvert, tout de suite, toutes grandes les portes à deux battants et j’ai pu — point capital — commencer mes expériences sur la race noire à Libéria et sur la race blanche à Andorre la vieille et à San-Marino.

Tout le monde sait, depuis les immortels travaux d’Eickel, le plus illustre disciple de Darwin et par conséquent du grand précurseur Lamarck qui était un français, sur l’embryogénie et l’embryologie comparées, que le fœtus pendant les premiers mois de la gestation, apparaît absolument comme un têtard de grenouille, avec un appendice caudal qui va se raccourcissant et qui ne disparaît que dans les derniers mois de la grossesse ou plutôt à la veille en quelque sorte de l’accouchement.

Cependant pour être juste, il convient de rappeler que cette série de phénomènes avait été observée dès la plus haute antiquité, à telle enseigne que dans une foule de théogonies et en Égypte particulièrement, on racontait comment