Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/22

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les nations, des paysans ou des voiturins piémontais, lombards ou toscans, vêtus de différents costumes. Ce qui vous charme surtout, c’est le voile blanc dont les femmes se coiffent, et qui donne à tous les visages un air doux et décent. Celles qui portent le chapeau ne se doutent pas du tort qu’elles font au caractère de leur beauté. Il faut souhaiter aux bourgeoises de n’avoir jamais assez d’argent pour acheter ces échafaudages de carton qui changeraient à l’instant leur ressemblance avec les madones en silhouette du Journal des modes.

J’ai horreur du cicérone, de ce chapelet qu’il récite depuis dix ans, de sa tactique qui consiste à vous mener au galop pour vous fatiguer tout de suite, demander son argent et courir après un autre Anglais. Je déteste aussi les conseils de ces guides en Italie qui vous tracent un itinéraire, vous prescrivent d’être à Naples tel jour, à Rome tel autre jour, vous indiquent le moment où il convient d’ouvrir vos yeux, pour éprouver les mêmes sensations et faire de point en point le même voyage que tout le