Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 15 —

monde. Cela est bon pour les gens qui ont besoin, d’être avertis que telle chose doit leur plaire ; le guide leur est absolument nécessaire ; c’est le fond du voyage ; mais ils comprendront un jour qu’il reviendrait au même d’en faire la lecture dans leur fauteuil, au lieu de dépenser leur temps et leur argent pour venir braquer leurs yeux sur des objets qui ne leur disent rien, et prendre le thé si loin de chez eux. Pour moi, je ne puis souffrir les programmes réglés d’avance. Je préfère consacrer un mois à ce qu’on pourrait voir en huit jours, et jouir ensuite des rencontres fortuites, même au risque d’oublier quelque morceau capital. Celui qui voyage sans suivre les conseils de personne sentira en Italie un certain parfum d’aventures qui donnera du prix aux moindres incidents , et d’ailleurs il rencontrera réellement beaucoup de belles choses dont les guides et les ciceroni n’ont point connaissance. Une fois que les domestiques de place vous auront promené dans les palais Brignole, Serra, Palavicini et Durazzo, dont