Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 6 —

découvert des circonstances atténuantes en faveur d’un fratricide. On m’avait beaucoup vanté les nouveaux bateaux du Rhône. Trois compagnies en concurrence annonçaient une vitesse sans égale, d’où il fallait conclure que chacune d’elles marchait plus vite que les deux autres. Ce problème intéressant a été oublié dans tous les traités d’arithmétique. J’avais déjà fait deux fois le trajet de Lyon à Arles, et je m’attendais à un progrès remarquable. En 183/i, le bateau n’avait pu atteindre Avignon et s’était arrêté au village de Roquemaure. En 1836, nous n’avions pu dépasser le pont Saint-Esprit, qui est de quarante milles en deçà d’Avignon. L’année dernière, le bateau relâcha à Valence en Dauphiné ; tel fut le progrès obtenu. Je n’oserais y retourner une quatrième fois, de peur de rester sur le quai de Lyon. On arriva bien à Arles, mais après deux jours de voyage au lieu d’un, comme le promettait le programme. J’avais pour compagnons plusieurs personnes indifférentes aux beautés du pays : un Anglais d’une santé dé-