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dans la rue, font leurs emplettes par la fenêtre, en laissant glisser du quatrième étage un panier attaché au bout d’une corde. Vous pouvez deviner quels cris sont nécessaires à cette distance, pour le choix du morceau et le débat du prix, par-dessus le vacarme de la rue. Des réunions de femmes assises en cercle procèdent à leur toilette en plein air comme dans un boudoir. Elles se coiffent réciproquement, s’habillent et lacent leurs corsets. Celles-ci sont les plus soigneuses, car il y en a d’autres qui vivent dans un abandon sauvage. On aperçoit parmi ces figures peu séduisantes quelques brunettes de quinze ans dont la beauté surmonte encore le triste milieu où elle se débat. Le type de la jeune fille du peuple est de moyenne taille, robuste, basané, l’œil bien enchâssé, le regard en dessous, le front un peu bas, la voix forte, la physionomie revêche, les cheveux longs et épais, dans un désordre tel que le peigne n’y pourra jamais pénétrer. L’usage extérieur de l’eau est inconnu. Craignez cette petite Napolitaine ré-