Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/187

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distinguer, ne me connaissant pas encore, il essaya d’abord le terrain en homme habile.

— Signor, me dit-il, venez à mon secours, au nom de votre patron, qui doit être un des saints les plus estimés du paradis, et qui aura soin de répéter vos bonnes actions aux oreilles du Seigneur ! Au nom de Sainte-Marie-Nouvelle ! c’est un grand titre dans le ciel que de faire l’aumône en son nom !

La dévotion à Sainte-Marie-Nouvelle n’étant pas mon endiroit le plus vulnérable, l’orateur changea aussitôt ses batteries :

— Signor, reprit-il, votre excellence est étrangère, bien éloignée de son pays. Au nom de la patrie où elle est née !

C’eût été dommage d’interrompre le discours en mettant la main à la poche ; je feignis de rester insensible.

— Votre seigneurie a une famille, poursuivit le mendiant, une mère qui soupire de son absence et des amis qui souhaitent son retour.

Par un grand effort sur moi-même, je demeurai inébranlable.