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à Pise et à Florence. Il y avait autrefois quatre bibliothèques publiques ; elles sont à présent réduites à trois ; l’un des conservateurs a vendu tranquillement une partie des livres confiés à sa garde. Les catalogues ne vont pas au delà de l’année 1808, en sorte qu’on ne sait pas au juste ce que ces bibliothèques renferment. On y trouverait des matériaux très-prédeux.

Le journal littéraire le Salvator Rosa, rédigé par des hommes d’esprit, se borne la plupart du temps à parler de bagatelles. La censure effraye et décourage les écrivains de talent, les poètes et les auteurs dramatiques. Le public napolitain est si impressionnable et si passionné, qu’une révision est peut-être nécessaire ; il la faudrait seulement tolérante et éclairée. L’histoire de Guillaume Tell, par exemple, me paraît un fait trop rebattu pour mériter la colère des ciseaux ; cependant, lorsqu’on voulut jouer le chef-d’œuvre de Rossini, le poëme fut obligé de se soumettre à des changements peu conformes à la vérité des