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circulez dans la ville sans autre incommodité qu’un peu de poussière, et vous parcourez les environs à la chaleur tempérée d’un beau soleil, — les rouages de la machine humaine fonctionnent mieux et plus activement ; vous sentez avec plus de vivacité ; la cavatine dont vous pèseriez sévèrement la juste valeur au théâtre Ventadour vous épanouit d’aise ; le ballet vous intéresse, vous devenez enfant comme le parterre napolitain, et vous vous surprenez à désirer le moment plein d’émotions où les brigands du ballet sont vaincus par ce jeune premier si hérissé de panaches qu’on ne lui voit plus les yeux. C’est une façon de vivre dont vous ne connaissez pas le charme dans ces climats sombres et hostiles où vous êtes replié sur vous-même, les pieds au feu, et tourmenté jusque par l’air que vos poumons respirent.

Après San-Carlo, les autres théâtres de musique ne méritent pas qu’on s’en occupe. Celui du Fondo n’est qu’une succursale de l’Opéra. On y joue les mêmes ouvrages, exécutés