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rôles déroulent entre eux une intrigue comique, entée sur une autre plus sérieuse. Dans les pièces toutes da ridere, le fond du sujet repose sur eux. L’affiche annonce la double intrigue par un double titre. Don Pancrace et son compère le bègue portent la culotte noire et la perruque plate à queue et sans poudre. Le Polichinelle n’est pas, comme celui des marionnettes, un bossu vêtu de l’habit de clinquant. Il n’a pas de difformité. Son costume se compose d’une camisole et d’un large pantalon de toile blanche, serrés à la ceinture par des coulisses et plissés du haut en bas. Son bonnet de laine blanche est droit comme une mitre d’évêque ; un demi-masque noir, avec un long nez, cache la moitié du visage et forme dans les traits un contraste piquant de grimaces et d’immobilité. La vieille, d’un embonpoint qui déborde, se farde les joues, affecte les prétentions et les parures de la jeunesse, se charge les doigts de bagues et le cou de colliers. À San-Carlino, ces emplois à caractère, et surtout celui de Pancrace et de la vieille, sont