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de la Calabre serpentaient à perte de vue, et la lune éclairait quelques sommets élevés coiffés par la neige. En face de nous, les regards se perdaient dans un horizon sans bornes. Il y avait quelque chose de menaçant dans cette entrée subite en pleine mer. La nuit et l’immensité se présentaient ensemble, et le Mongibello avançait intrépidement, désignant le but de son voyage avec l’index toujours étendu de son mât de beaupré. Mon gros Anglais lui-même reçut une espèce d’impression. La jeune miss s’écria qu’elle aimait les voyages, et nous causâmes avec plus d’abandon qu’auparavant. Mademoiselle Nancy allait à Malte avec son père pour en ramener une tante qui revenait de Constantinople ; mais comme cette tante devait faire une quarantaine de vingt-un jours, on avait le temps de visiter la Sicile. Le père était un fabricant d’armes à feu de la Cité de Londres. Un commis habile dirigeait les affaires en son absence, et il voyageait pour voyager. Après avoir rejoint sa sœur à Malte, il voulait reve-