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pôt d’un commerce immense, et cependant on y remarque à peine quelques navires étrangers qui viennent chercher des oranges. La ville est belle et régulière, traversée dans sa longueur par deux grandes rues parallèles. Avant d’atteindre au bout de la rue Saint Ferdinand, j’étais frappé de l’aspect morne et décoloré de Messine. Il y a d’autres villes malheureuses en Sicile, ou plutôt cette Irlande silencieuse du Midi ne sera jamais heureuse tant qu’elle restera dans les conditions où elle se trouve ; mais Messine paraît arrivée à un découragement complet. On n’y essaie même plus le commerce en détail. On se console du repos forcé en dormant nuit et jour. Pour obtenir d’un marchand qu’il veuille bien vous vendre sa marchandise, il faut saisir le joint et lui demander audience à l’heure qui lui convient, sans quoi il ne se dérangera pas d’une minute pour vous servir. En sortant de Naples, où la population turbulente ferait dix lieues pour un baïoc, la transition est sensible. Du reste, point de monuments