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de temples, de piscines et de naumachies dont on voit à peine quelques pierres ensevelies dans la terre ; mais le morceau le plus curieux et le seul vraiment beau est un théâtre grec, dont le pareil n’existe nulle part. Les colonnes, la scène, les couloirs, sont encore debout, et les gradins sont prêts à recevoir des spectateurs. Sauf les réparations et les légers changements faits par les Romains, le monument est entièrement dorique. Sa position au sommet le plus élevé de la montagne l’a préservé de l’enterrement sous les décombres des constructions voisines ; il domine la ville et les autres montagnes, à l’exception de Sainte-Marie-de-la-Roche et du château-fort. Comme dans tous les théâtres grecs, le fond de la scène est à jour ; la décoration, qui se composait du paysage même , est par conséquent à sa place. Les spectateurs de droite avaient pour horizon la vallée des Jardins et la pleine mer ; ceux de gauche, l’Etna, et la chaîne de lave que le volcan dirige sur Catane, comme un grand bras noir suspendu au-dessus de