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rieur crapuleux de la locanda est peint avec un véritable talent. On peut reprocher seulement au romancier un défaut qu’il partage avec beaucoup d’écrivains italiens, celui de déclamer et de donner des réflexions qui devraient être laissées au lecteur. En voyant comme Ginevra excite la pitié du narrateur, celui qui tient le livre ne se sent plus autant d’envie de s’apitoyer. Cette forme pleureuse est précisément l’antipode de la méthode française, qui veut de la concision et de la sobriété. D’ailleurs l’institution des enfans trouvés, qui est attaquée outrageusement dans cet ouvrage, n’en demeure pas moins un établissement philanthropique d’une utilité incontestable, dans un pays où, s’il était supprimé, une foule de nouveau-nés périraient infailliblement.

Un rat qui était venu manger les restes de notre souper fut la cause de ces critiques, auxquelles je n’aurais pas pensé s’il ne m’eût dérangé dans ma lecture.

Ginevra, parvenue à l’âge de quinze ans, finit par aimer et par être séduite. Elle tente