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— C’est que vous ne nourrissez pas assez vos mules.

Già.

Lagnone n’est qu’à huit railles de Catane. Nous y allâmes plusieurs personnes ensemble. Le seigneur anglais était debout, un peu troublé de la secousse, la caisse de la letiga ayant roulé sur un penchant de trente pieds environ. Il n’avait aucune fracture et ne se sentait pas malade ; mais il ne voulait plus entendre parler ni de letiga, ni de mulets, ni d’aucun moyen de transport quelconque par les chemins siciliens, dont il appréciait la juste valeur. Il ne restait donc absolument que ses jambes qui n’eussent pas perdu sa confiance. Au bout de trois jours passés à Lagnone dans un cabaret, où il ne put fermer l’œil un instant, il se crut suffisamment reposé. On le vit arriver à Catane le bâton à la main. Deux heures après, il était dans le courrier de Messine, et le lendemain sur le bateau postal de Naples, bien décidé à ne plus voyager que sur des routes royales.