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est de paraître tranquille et assuré. On lui donne un couvert ; il boit et mange. Le vin est bon, et comme le patron rit et plaisante, l’huissier finit par croire que les D*** sont les meilleures gens du monde, point fiers avec leurs inférieurs, et calomniés par le vil populaire. Il remarque bien que le marquis parle bas à un domestique ; mais apparemment c’est pour qu’on apporte du vin, et du meilleur. Au bout d’une heure, l’officier public songe à son étude et à ses devoirs ; il remercie son hôte, s’excuse comme il peut du rôle pénible que son état l’oblige à remplir auprès d’un seigneur aussi aimable, et il s’apprête à sortir.

— Attendez un moment, dit le marquis. Le four n’est pas chaud, et on n’ouvre pas ma porte tandis que le four chauffe.

Sans rien comprendre à ces paroles, l’huissier prend patience et boit encore. On vient annoncer enfin que le four est chaud.

— Eh bien, dit le marquis, saisissez-moi cet animal, et faites-le cuire.