Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/355

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Sur ces entrefaites, arrivèrent le mois d’octobre et les vendanges. Il y a tant de raisins mûrs, que tout le monde est mis à contribution pour le cueillir. Vieux et jeunes, paysans et citadins courent à la montagne, le panier sous le bras et le couteau dans la poche. Les toppatelles font semblant de travailler, mais leur occupation est de manger du raisin en attendant les danses. Aussitôt que la dernière grappe est cueillie, et que les cuves sont pleines, on se met en fêtes pour un mois entier. Chaque propriétaire donne à son tour un dîner suivi d’un bal, où l’on peut venir sans invitation. Riches et pauvres, étrangers et gens du pays, sont admis indistinctement, et ce n’est pas en cérémonie, pour quelques heures, qu’on les reçoit ; c’est pour un jour et une nuit, et avec la cordiale hospitalité des anciens temps. Une bonne partie des convives ne sait pas le nom de l’amphitryon. Vous passez par là, vous entendez des rires, du bruit ou des violons ; vous entrez et vous prenez place à table par droit de présence. On mange comme