Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/360

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— Et moi, si vous n’étiez pas mon hôte en ce moment, je vous souhaiterais de ramasser un scorpion toutes les fois que vous laisserez tomber un de ces écus dont vous êtes si fier. Allons, vous autres, emplissez mon verre, cela vaudra mieux que de nous quereller.

Zullino, qui avait déjà la tête échauffée, se la mit en combustion par quelques rasades des vins capiteux de l’Etna ; mais comme les convives voulaient se divertir, ils ne firent pas grand attention à lui. Agata seule devint rêveuse pendant le repas. En sortant de table, on passa au jardin, où les violons, qui avaient la patte bien graissée, firent un vacarme d’enfer. La masse des danseurs fut bientôt serrée et embrouillée comme un écheveau de fil. Dans cet instant, la belle Agata vint aborder son ancien amoureux.

— Vous voulez partir, lui dit-elle ; où irez-vous ?

— À Malte, prendre du service comme matelot ou comme soldat.

— Si c’est à cause de moi que vous faites