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un regard sur ces gens heureux pour sentir un vide affreux dans son âme.

— Voilà, dit la grand’ mère, une belle toppatelle qui, à mon âge, saura ce qu’il en coûte de donner sa vie au ciel par dépit.

— Elle n’est pas encore donnée, murmura la fille du tailleur.

Dans la disposition d’esprit où elle était alors, Agata eût peut-être épousé don Benedetto lui-même, pour avoir le plus tôt possible de jolis enfants à bercer. À force de confiance dans son mérite, le marchand de soieries accoutumait les gens à tolérer une sottise dont il ne pouvait rien rabattre. Sa fiancée le voyait souvent et n’avait personne à lui comparer, excepté par souvenir. L’envie de se marier colora de rose tout ce qui avait d’abord choqué la toppatelle. Finalement on prit un matin le chemin du Dôme, et, en quelques minutes, le destin d’Agata se trouva lié pour la vie à celui d’un sposo felicissimo. Il fallait entendre don Benedetto dire avec orgueil à ses amis :

— Vous savez bien cette fille si intraitable,