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mauvaise humeur, on paraît chercher tous les prétextes de s’enfermer, de rétrécir encore le cercle de ses connaissances et de renoncer aux moindres amusements. Lorsque j’arrivai à Gênes, dans le mois de janvier, il avait été question d’une comédie de société, de quelques bals particuliers et de réunions chez des personnes riches qui se risquaient à offrir le thé peu dispendieux. Un jeune homme de la famille Palavicini étant mort, on adopta aussitôt avec empressement l’idée de supprimer tous ces projets, comme si cet événement eût causé un deuil public. Les héritiers, les cousins éloignés, les amis les moins intimes, refermèrent à l’instant leur porte entr’ouverte, et les laquais se rendormirent sur les banquettes. Pendant l’hiver dernier, on ne dansa que dans trois maisons : chez le gouverneur de la ville, au casino Lercaro, et à la Villetta, chez le célèbre marquis di Negro.

La Villetta est un séjour délicieux ; on y jouit au milieu de la ville de tous les agréments de la campagne. Située au-dessus des