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ce théâtre, avait obtenu un succès prodigieux à la première représentation. Au bout d’un mois, on était excédé de cet ouvrage médiocre ; ceux qui avaient trépigné de bonheur le premier jour bâillaient à présent comme des possédés , ou bien parlaient si haut qu’on n’entendait pas une seule note de tout l’opéra. L’étranger doit renoncer à connaître une pièce nouvelle parvenue à sa quarante-cinquième représentation, car le public ne se taira pas pour l’obliger, et un opéra dont il ne reste que la pantomime ne saurait captiver le plus consciencieux des spectateurs pendant une soirée. Enfin, vers le milieu de janvier. Maria di Rudens fut abandonnée pour toujours, et Belisario parut sur l’affiche. Collini, qui jouait le rôle de Bélisaire , avait de l’âme, du style et de l’expérience. Le signor Roppa, ténor à large poitrine, moins bon musicien et moins intelligent que Collini, chantait avec une certaine rudesse assez agréable. Il est inutile de nommer les deux cantatrices, leur faiblesse ne permettant pas de leur adresser le moin-