Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/89

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la furia francese, qui est fort redoutée dans les pays du Sud.

S’il est un endroit sur la terre où l’on puisse être heureux, c’est le quai de Sainte-Lucie. De sa fenêtre on voit d’un coup d’œil toute la baie : en face de soi le Vésuve, la côte de Castellamare et de Sorrente ; à gauche la courbe que décrit le rivage , depuis Naples jusqu’à Portici ; à droite, le détroit de la Campanella, par où les navires vont en Sicile, et Capri, toujours enveloppée dans son voile de gaze bleue. La mer, qui bat sans cesse les murailles du château de l’Œuf, vous berce le soir du bruit de ses vagues. Les frégates en station saluent à coups de canon les vaisseaux qui entrent. Des bateaux à vapeur vont et viennent plusieurs fois par jour, et vous suivez du regard jusqu’à une grande distance leurs colonnes de fumée. De petites voiles blanches sillonnent la rade. Le soir, ce sont des pêcheurs au flambeau qui glissent le long des côtes comme des vers luisants. Le matin, le soleil, réfléchi par l’eau de la mer, envoie des ser-