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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/175

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miné. Cette tête coupée est celle d’Allori lui-même, et la Judith est sa maîtresse. Derrière l’héroïque prostituée, une vieille femme fait un rire infernal, comme pour dire : « Voilà ce que c’est, maître Allori, que de tomber dans nos filets. » Mais l’artiste a répondu : «Voilà ce que c’est que d’assassiner les gens. Vous aurez éternellement à la main ma tête sanglante. » L’histoire n’en dit pas davantage sur les amours de Christophe Allori.

Pour peu que vous vous promeniez un soir de pleine lune sur la place de Sainte-Marie des Fleurs, à l’endroit où le Dante aimait à se reposer, et que vous regardiez les jeux de la lumière parmi tous ces dômes entassés et ce gracieux campanile de Giotto, semblable à une tour de porcelaine, Florence aura bientôt gagné votre amitié. Pour peu que vous preniez l’habitude de visiter tous les matins le palais Pitti ou le musée de Médicis, de fumer un cigare sous les galeries, au pied de la statue de Persée, ou sur les quais de l’Arno, d’aller aux Cascine respirer le frais ; pour peu que la fleu-