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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/228

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n’a pas trouvé que Robert possédât la varietà de’colori qui distingue le premier venu. Un article injurieux publié dans le Gondoliere fut, à ce qu’on m’a assuré, très- sensible à ce maître, que nous regrettons encore. Peu de jours après, Léopold Robert se tua. Je me plais à penser que d’autres motifs inconnus et plus graves l’ont déterminé. Les ouvrages de M. Aurèle Robert n’ont pas le cachet de grandeur et de tristesse de ceux de son frère ; mais la grâce et le sentiment du pittoresque ne lui manquent pas, et ces qualités ont aussi leur prix. Je n’ai causé qu’une fois avec M. Aurèle Robert, et j'ai cru remarquer en lui un défaut que ses amis feraient bien de s’appliquer à combattre : c’est une modestie extrême, presque farouche, et à coup sûr nuisible, dont son esprit et son talent auraient dû le corriger. L’injustice est une chose si odieuse qu’on ne doit pas plus s’en rendre coupable envers soi-même qu’envers les autres.

Comme nous n’étions pas venus dans le dessein d’admirer la variété de couleurs des