Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 340 —

rent cette ironie amère et touchante que Shakspeare avait mise dans la bouche du prince Hamlet. Trois satires seulement, et très-courtes, sortirent de ce dernier jet ; mais ce furent les meilleurs fruits qu’ait portés cet arbre si fécond.

Au milieu de cette révolution dans le récit de Gozzi, l’année 1797 arriva. Les armées républicaines et les graves événements qu’elles apportèrent à leur suite éteignirent tous les petits intérêts. On ferma les théâtres, et la politique régna seule à Venise. Gozzi assista à la chute de son pays, aux trahisons, aux folies de la magnifique seigneurie, à l’abandon méprisant du général français, à l’entrée des baïonnettes allemandes, à l’élection dérisoire du doge Manino, son ami. Dieu sait ce qu’étaient devenus dans ce conflit les Pantalons et les Truffaldins ! On n’en entendit plus jamais parler, et l’année de la mort de Charles Gozzi n’est pas même connue. On ne savait pas non plus l’année de sa naissance. Ce génie bizarre passa