Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 28 —

les lucarnes et les corniches des maisons étaient garnis de curieux. Les femmes dansaient entre elles, devant l’église, sous les tonnelles et jusque sur les toits. La circulation étant difficile, nous nous étions arrêtés pour fumer un cigare : Le brancard d’une charrette nous servait de siège. Le comte de M… engagea la conversation avec une charmante personne assise près de nous. C’était une jeune fille de Messine qui venait à Palerme pour se divertir. Sa tante, vieille dame d’une figure fort honnête, écouta d’abord ce que nous disions à la nièce, nous regarda fixement, et se retira ensuite à l’écart ; d’autres femmes de la même compagnie s’éloignèrent aussi pour nous laisser causer en liberté avec celle que nous avions distinguée et choisie :

— D’où vient cela ? demandai-je à notre guide.

— Rien de plus simple, me répondit-il : ces bonnes gens voient que vous êtes des étrangers ; ils comprennent que vous n’avez pas de mauvaise intention, et trouvent naturel