passion, pas davantage. Ce sont des paresseux.
— Paresseux à certaines heures. Quand il s’agit de pécher le thon, ils déploient une activité terrible.
— Parce qu’ils en ont besoin pour vivre.
— Et de l’intelligence ; vous leur en accorderez, j’espère.
— L’esprit n’est pas leur fort. Dites-leur une plaisanterie ; vous verrez qu’ils la prendront au sérieux.
J’avoue que la pointe, le jeu de mots et le calembour ne sont pas de leur goût. Sans perdre le temps à distinguer l’esprit de l’intelligence, je vous demanderai plutôt ce que vous pensez de l’aptitude du peuple pour les arts.
— Elle est nulle. Il n’y a pas ici un seul peintre.
— Vous êtes bien sévère. On ne voit pas d’écoles, il est vrai ; quelques talents isolés vont à l’aveugle sans guide, sans public et sans encouragement ; mais en musique on a vu Bellini.