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au-dessous d’elle, l’un d’eux, qui perdait son argent, blasphéma contre la sainte Vierge, et, dans un transport de fureur, il lança une pierre qui atteignit la Madone à l’œil droit. Aussitôt le sang coula, l’œil enfla, et la figure de la mère du Christ exprima la douleur et la colère. Le joueur impie se corrigea et fit pénitence dans un cloître. Une église a été bâtie sur le lieu de cette scène miraculeuse ; et, pour attester l’exactitude de la chronique, l’œil de la Vierge est resté malade et enflé. Un second miracle ne tarda pas à révéler la puissance de cette image. Dès lors, les gens en peine ou en danger l’adoptèrent de préférence pour adresser leurs vœux à la mère du Sauveur, et le nombre prodigieux des témoignages de gratitude qui tapissent cette église prouve qu’ils s’en trouvèrent bien. Celui qui, par accident ou autrement, se voit à deux pas de la mort, a des chances d’échapper au danger s’il trouve le temps de faire un vœu à la Madone dell’Arco. C’est dans ce petit village, au pied du Vésuve, et au milieu de ces bosquets de