Non satisfait de les énumérer sèchement, il a extrait avec impartialité certains passages de ces articles, enregistrant les critiques aussi bien que les éloges, et c’est là que son travail est tout à fait précieux. Quel intérêt n’y a-t-il pas, en effet, de pouvoir comparer l’étude de Jules Janin sur le Rouge et le Noir, au lendemain de l’apparition de ce roman, avec celle de Taine ou celle de Bourget ?
Beyle ne connaîtra jamais la popularité, mais il aura toujours sa place marquée dans l’histoire littéraire du xixe siècle siècle. Le moment viendra où un éditeur nous fera la grâce d’une édition de ses œuvres ; les tentatives faites jusqu’ici se sont arrêtées en route, mais lorsque, à côté des deux romans célèbres, nous aurons, en un format commode, les voyages, les souvenirs personnels et surtout la correspondance, aujourd’hui presque introuvable, le monument sera enfin digne du maître. Celui qui entreprendra ce labeur, aura, je crois, beaucoup à glaner dans le présent volume ; et il me semble que j’ai bien mérité des lettres en encourageant M. Paupe à consacrer ses rares loisirs à ce chapitre important de l’exégèse stendhalienne.
Mayens de Sion,
Août 1903.