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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/101

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DE SAINT PIERRE ET DU JONGLEUR

marqués. Tu peux me gagner une jolie somme, de beaux estrelins dont j’ai plein ma bourse. »

Il lui montre sa bourse gonflée.

« Seigneur, répond le jongleur, je ne possède au monde que ma chemise : comment jouerais-je ? Allez-vous-en, pour Dieu ! je n’ai pas d’argent.

— Eh bien ! mon ami, tu mettras en jeu quelques-unes des âmes qui sont là.

— Oh ! seigneur, je n’oserais ; s’il s’en perdait une seule, le maître me mangerait tout vif.

— Qui le lui dira ? Pour quinze ou vingt âmes, il ne s’apercevrait de rien. Regarde le bel argent, les beaux estrelins tout neufs. Veux-tu pas me les gagner ? Allons, voilà vingt sols,

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