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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/108

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CONTES DU JONGLEUR

— Eh bien ! allons. »

Saint Pierre perd le premier coup, mais gagne le second d’un point.

« Voyez, soupire le jongleur, comment il gagne ! À un point ! Ah ! Je n’ai pas la chance, moi ! Je n’ai jamais été qu’un mal loti, un chétif, un malheureux ! Et c’est ici tout comme là-haut. Ah ! la misère ! »

Cependant qu’ils jouent, le grand feu d’enfer baisse peu à peu, et le jongleur ne pense plus à l’entretenir. En l’absence des démons, leurs victimes ont quelque répit. Autour des joueurs, des chuchotements confus s’élèvent, à peine perceptibles. Un clerc, sans doute, a reconnu saint Pierre et deviné son plan. « Oui, c’est le bienheureux portier du Paradis,

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