Aller au contenu

Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
AUCASSIN ET NICOLETTE

« Jurez-moi que tant que vous vivrez, vous ne manquerez pas une occasion de faire honte ou dommage à mon père, en sa personne ou dans ses biens.

— Par grâce, seigneur, ne vous jouez pas de moi ! Mettez-moi plutôt à rançon : demandez de l’or, de l’argent, chevaux, palefrois, fourrures de vair et de gris, chiens et oiseaux, il n’y a rien que je ne sois prêt à vous livrer.

— Comment ? Êtes-vous mon prisonnier, oui ou non ?

— Eh oui ! certes, mon seigneur.

— Alors jurez-moi ce que j’ai dit, ou je vous fais voler la tête !

— Ah bien ! mon seigneur, je vous jure tout ce qu’il vous plaira. »

Il jure ; Aucassin aussitôt l’em-

117