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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/57

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LE LAI D’ARISTOTE

Maintes gens autour d’eux en jasent. « Notre sire le roi, disent-ils, est affolé d’amour ! » Aristote, le maître et conseiller d’Alexandre depuis ses jeunes ans, vint à entendre la rumeur de blâme : amicalement, il voulut faire sa remontrance.

« Vous avez grand tort, Sire, de délaisser vos barons et le soin du royaume pour une femme étrangère. Elle vous… »

Alexandre aussitôt l’interrompt :

« Qui me blâme ne sait ce que c’est que l’Amour, On ne peut aimer vraiment qu’une seule femme ; il faut se fixer la où le cœur nous appelle. Ainsi fais-je, et ceux qui me le reprochent n’ont jamais aimé. »

Mais Aristote, qui possède toute science et toute bonne doctrine, a sa

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