Aller au contenu

Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE LAI D’ARISTOTE

pondit enfin : « Eh bien ! oui, Sire, vous dites vrai. Mais voyez combien j’avais raison de craindre pour vous, qui êtes encore dans l’ardeur de la jeunesse, puisque moi, tout vieux que je suis, je n’ai pu empêcher l’Amour de me mettre en l’état que vous avez vu. Tous les livres que j’avais lus, tout mon savoir, l’Amour en un instant a tout dissipé, tout dévoré, comme la flamme. S’il a fallu qu’Aristote fit une si manifeste folie, soyez certain que vous, Sire, ne pourrez échapper a de plus grandes et plus ruineuses erreurs. »

En vérité, l’Amour est le roi du monde, et le sera tant qu’il y aura des hommes.