Aller au contenu

Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
CONTES DU JONGLEUR

souvenais déjà plus de ma première maxime : Ne crois pas tout ce que tu entends dire. Et puis, disais-tu, nul n’est assez fou pour regretter un bien qu’il n’a pas eu : tu viens cependant, à ce qu’il me semble, de pleurer une chose que tu n’as pas eue et n’auras jamais. Enfin tu me tenais dans tes mains, et tu m’as laissé échapper. Ainsi te voilà confondu : de mes trois avis, tu ne savais rien et n’as rien compris. Bel ami, tâche de mieux te comporter à l’avenir : ouïr et comprendre sont deux ; entendre et répéter de sages paroles n’est point posséder la sagesse ; tel se croit habile, vilain, et n’est qu’un sot. »

Ayant ainsi parlé, l’oiseau divin s’envola, disparut dans l’espace. Et jamais plus il ne revint au verger.

68