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Page:Pauphilet - Contes du jongleur, 1932.djvu/96

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CONTES DU JONGLEUR

chemise. Son séjour ordinaire était la taverne ; de là il passait aux mauvais lieux, et partout il se faisait tondre au jeu de dés. La taverne et les filles, les dés et la taverne, c’était là qu’aboutissaient toujours ses pauvres gains d’aventure. Son argent, son temps, sa vie, tout aux tavernes et aux filles. Au reste, point méchant, d’humeur fort peu batailleuse, et généreux comme un gueux.

La fête dura jusqu’au jour et il fallut bien mourir. Un diable — il en est partout aux aguets — surgit aussitôt pour s’emparer de son âme. C’était un pauvre diable de la dernière classe, qui, depuis un mois qu’il était en campagne, n’avait encore attrapé aucune âme. Mais pour celle du jongleur, gibier digne d’un tel

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