Page:Pauthier - Le Ta-Hio, ou la Grande Étude, 1832.djvu/21

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avec cordialité et l’emploierait dans les affaires. Un tel ministre pourrait protéger mes enfans, leurs enfans et le peuple. Quel avantage n’en résulterait-il pas ?

» Mais si un ministre est jaloux des hommes de talent et qu’il éloigne ou tienne à l’écart ceux qui possèdent une vertu et une habileté éminentes, en ne les employant pas dans les charges importantes, — un tel ministre, quoique possédant des talens, est incapable de protéger mes enfans, leurs enfans et le peuple. Ne pourrait-on pas dire alors que ce serait une calamité ? »

§ 15. L’homme vertueux et plein d’humanité peut seul éloigner de lui de tels hommes, et les rejeter parmi les barbares des quatre extrémités (de la terre), ne leur permettant pas d’habiter dans le royaume du milieu (la Chine).

Cela veut dire que l’homme vertueux et plein d’humanité seul est capable d’aimer et de haïr convenablement les hommes.

§ 16. Voir un homme de bien et de talent, et ne pas lui donner de l’élévation ; lui donner de l’élévation et ne pas le traiter avec toute la déférence qu’il mérite, c’est lui faire injure. Voir un homme pervers et ne pas le repousser ; le repousser et ne pas l’éloigner à une grande distance, c’est une chose condamnable (pour un prince).

§ 17. Un (prince) qui aime ceux qui sont l’objet de la haine générale, et qui hait ceux qui sont aimés de tous, fait ce que l’on appelle un outrage à la nature de l’homme. Des malheurs menacent certainement un tel prince.

§ 18. C’est pourquoi le prince qui a sa grande règle de conduite tracée par la propre dignité qu’il occupe, la conservera inviolable par sa confiance dans le peuple et sa fidélité au peuple ; l’orgueil et la violence la lui feraient perdre.

§ 19. Il y a un grand principe pour accroître les revenus (de l’état ou de la famille). Que ceux qui les produisent (les revenus) soient nombreux, et ceux qui les dissipent, en petit nombre. Que ceux qui veulent en amasser se donnent beaucoup de peine ;