Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

tion parut absurde, on avait parlé volontiers de surhomme.

Depuis les débuts de la civilisation, l’homme avait su créer, en effet, une vie artificielle dont il demeurait le maître absolu et qui le mettait bien au-dessus des autres animaux. Grâce aux lois, aux mœurs, aux constitutions sociales, aux principes de toute espèce qu’il s’était donnés, sa mentalité s’élevait chaque jour davantage, et son idéal immortel semblait devoir échapper à tout jamais aux règles naturelles.

C’était donc ces règles morales qu’il fallait détruire à tout prix pour créer le Léviathan, et ce fut la science qui se chargea de cette lourde tâche.

En développant l’étude des sciences naturelles, les philosophes du dix-huitième siècle accoutumèrent, petit à petit, l’esprit humain à la pratique des sciences exactes. On n’admit plus que les lois de la nature, et tout l’édifice social parut un vain échafaudage hypocrite et suranné.

Il y eut un homme qui, en ce temps-là, osa pousser les théories nouvelles jusqu’à leurs dernières conséquences : ce fut le marquis de Sade. Avec une logique implacable, et dans une forme parfois digne des encyclopédistes, il développa, sans en omettre un seul détail, le programme