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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

fiants, bien faits pour dérouter toute imagination humaine.

Le fleuve s’était transformé en un véritable volcan, rejetant de l’eau bouillante, débordant d’un seul coup, disparaissant dans la terre, pour reprendre brusquement, pendant quelques heures, son cours normal.

Il y eut à ce moment-là des choses folles dont on ose à peine enregistrer le récit. Il sembla que l’esprit du chien, dissocié lui aussi, influait sur les effrayants phénomènes qui se produisirent. On vit, certain jour, l’eau de la rivière se couvrir d’une épaisse toison de poils, puis d’embryons informes.

Un jour que le maître du chien, avec d’autres curieux, s’était approché du fleuve, on vit comme une queue énorme et poilue se dresser hors des vagues et s’agiter, tandis qu’une langue d’eau démesurée balayait les berges et venait mourir jusqu’aux pieds du maître épouvanté. Visiblement l’instinct du chien se dissociait à son tour et l’on en conçut une indicible terreur.

Puis, tous les phénomènes se calmèrent ; la dissociation s’arrêta — personne ne sut au juste pourquoi — et le monde scientifique retrouva, pour quelques mois seulement, le calme des temps passés.