Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/14

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rageusement les yeux au dehors, il nous serait facile, cependant, de comprendre que rien n’est moins assuré que notre périlleuse situation dans l’ensemble des phénomènes et des idées.

Peut-on trouver en effet quelque chose de plus incertain que la notion de temps qui nous paraît fondamentale ? Certains faits indéniables d’avertissement psychique, de prédiction de l’avenir, mériteraient cependant d’être envisagés courageusement par la science, si la science ne se montrait terrorisée à l’idée de sortir un instant de son petit domaine de relations connues, où les idées se font vis-à-vis en posture de menuet. Nous admettons, comme une chose toute naturelle, la connaissance historique du passé, et cependant n’est-il pas évident que ce passé, dont nous sommes si sûrs, n’existe plus actuellement, et que rien ne nous permet, en conséquence, de prouver son existence ? Nous nous basons, pour faire cette preuve, sur des objets qui subsistent, sur des souvenirs personnels, alors que nous savons fort bien que ces témoignages matériels et ces souvenirs intellectuels ne sont, en somme, que des vibrations actuelles.