Aller au contenu

Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
LA LÉVITATION UNIVERSELLE

Kepler seul semblait s’être préoccupé des lois de l’énergie, mais c’était avec l’indifférence véritablement la plus surprenante que Laplace s’était empressé de laisser entièrement cette question de côté. La loi de Newton suffisait à tout expliquer. De même que les religions anciennes supposaient, à l’origine du monde, un deus ex machina, chargé de donner l’impulsion primitive à la création, de même les physiciens s’étaient empressés d’admettre comme un axiome indémontrable l’énergie de la matière, le mouvement primitif et rectiligne des nébuleuses.

Ce point de départ, une fois admis sans discussion, la gravitation universelle suffisait à rendre compte de tout le reste pour la formation des mondes. La nébuleuse primitive, agitée d’un mouvement de rotation, détachait successivement des anneaux sous l’influence de la force centrifuge, ces anneaux se rompaient comme des anneaux de fumée, et, sous l’influence de l’attraction, se condensaient en sphères formant des planètes. Lorsque le noyau central était de dimensions suffisamment restreintes, pour ne point détacher de nouvel anneau, il se condensait à son tour en soleil central.

Tout cela était fort exact, mais personne ne songeait à se demander un instant d’où venait cette