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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

en somme d’autre inconvénient que pour lui-même ; mais lorsqu’il y a des pertes de force nerveuse, lorsque cette force est mal dirigée vers le seul travail qu’on lui demande d’accomplir, elle se répand tout alentour, s’en va à la dérive, et il en résulte de très curieux phénomènes. Ce sont, en général, des objets qui se forment dans l’air, à l’insu de la personne ou des objets existants qui se déplacent sans contrôle possible.

Du jour où la lévitation devint le moyen de transport à la mode, il y eut une quantité considérable de forces qui s’en allèrent ainsi, dans les villes et dans les campagnes, à la dérive, n’attendant qu’une occasion pour se manifester et provoquer les phénomènes les plus déroutants.

Tant qu’il ne fut question que de manifestations insignifiantes, cela n’eut pas une extrême gravité. De temps en temps, on constatait que de la barbe poussait sur des poteaux télégraphiques ; parfois, que des appareils mécaniques, des objets mobiliers acquéraient, momentanément, la faculté de voir, de sentir ou d’entendre. C’était autant de surprises, de quiproquos, d’angoisses, mais on ne tarda pas à s’y accoutumer.

Malheureusement, lorsque ces forces vagabondes s’attaquèrent à des usines, à des machines d’utilité sociale, on reconnut tout le danger qu’il y