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LA RÉVOLTE DES MACHINES

tordirent leurs bras, s’effondrèrent et, durant toute la journée, on assista de nouveau avec terreur à de dangereux déplacements de la matière qui, par boules, roulait lentement mais avec souplesse, du côté des portes.

Un moment, l’on crut que le dépôt des membres humains, voisin de l’usine, allait être détruit par les blocs de matière en mouvement. Ce dépôt contenait d’incalculables richesses : des têtes, des bras, des intestins, des cœurs humains, tenus en réserve à la suite d’opérations et que l’on utilisait journellement pour des greffes animales en cas de remplacement d’un organe malade.

En pénétrant dans les salles de garde, les blocs de matière, chargés d’électricité, galvanisèrent en effet tous ces membres en réserve, qui se mirent à parler, à marcher et à s’échapper dans toutes les directions. Il fallut deux ou trois jours pour s’en rendre maître et pour ramener au dépôt tous ces membres épars dont les promenades folles et fantaisistes semèrent la terreur dans toute la ville.

Quant à la matière, il fallut la dompter au moyen du gel artificiel et l’expédier ensuite, avec d’infinies précautions, par chalands, vers l’océan glacial.

Ce fut là une des plus grosses inquiétudes de