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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

progrès. On se rappelait même, non sans sourire, l’époque lointaine où l’on glorifiait encore la beauté du travail, les bienfaits de l’association et la merveilleuse ascension réalisée depuis les débuts du monde par la nature en créant des êtres toujours plus complexes.

C’était, du reste, chose curieuse, la sociologie qui, la première, avait indiqué aux savants l’erreur séculaire dans laquelle ils s’entêtaient d’une absurde façon. L’histoire des sociétés nous prouve, en effet, que, de tout temps, l’homme s’est efforcé, non point de travailler, mais bien, au contraire, de se délivrer de tout souci matériel en faisant travailler les autres hommes ou des machines à sa place. De même, lorsque l’homme accepte le contrat social qui le groupe en société, il ne cède qu’à un simple mouvement de paresse, il cherche à se spécialiser, à ne plus accomplir qu’une partie de l’effort général, à ne répéter jamais que le même geste, et à suivre en cela la loi du moindre effort.

C’est ce qui fait que des êtres fort malheureux, dans une condition sociale inférieure, ont préféré bien souvent rester dans cet état plutôt que de tenter un effort qui eût pu les relever, et c’est également pour cela que les grands conquérants et les maîtres du monde ont toujours trouvé facilement de dociles sujets préférant obéir aux ordres