transformait, chaque jour davantage, en une sorte de forteresse inaccessible. Les abords en étaient interdits jusqu’à deux degrés, et personne, au surplus, n’eût osé s’aventurer dans cette zone dangereuse.
Rien, à vrai dire, dans la vaste plaine, ne décelait la présence de fortifications quelconques, mais on savait que des terrains asphyxiants, que des cordons radiants, capables de réduire en poussière l’acier le plus dur, protégeaient suffisamment les abords du Laboratoire sur la terre et dans le ciel. On comprenait que cette retraite et cet isolement magnifiques étaient indispensables pour mener à bien des recherches scientifiques et, tout d’abord, on ne s’étonna point outre mesure de ces travaux de défense formidables.
L’inquiétude devint grande cependant le jour où le bruit se répandit avec la rapidité de la lumière, que l’on venait de verser dans les canalisations d’eau potable et dans les fleuves équatoriaux des tonnes de bouillons de culture venant, à n’en point douter, du Grand Laboratoire Central.
Sans doute, connaissait-on bien la plupart des moyens à employer pour détruire les dangereux microbes ou pour s’en protéger, mais encore n’avait-on point les sérums nécessaires en