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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

tenté — ce qui était bien improbable — de se révolter.

Ces spécialisations, multipliées à l’infini, furent du reste accueillies avec joie par tous les hommes, qui se sentirent entièrement rassurés par cet état de dépendance. Ils comprenaient qu’ils faisaient partie d’un tout social, ils se trouvaient moins isolés, mieux soutenus et, dans leurs nouvelles fonctions, ils s’exagérèrent les joies de la spécialisation jusqu’à la folie.

Malheureusement, cette formidable organisation supposait une mainmise totale du Grand Laboratoire Central sur la terre entière, car le moindre grain de poussière, mal réglé, eût suffi à entraver la marche de cette colossale horloge. Aussi bien, dès le début, cette organisation autocratique du monde n’alla point sans quelques catastrophes. Ce fut, tout d’abord, on s’en souvient peut-être, l’effroyable conspiration des végétaux qui mit la science en péril.

À force de jouer avec les sources de la vie, de transmettre le fluide essentiel, à titre d’expérience, dans des objets inanimés, puis dans des plantes, il y eut certaines déperditions qui échappèrent à la stricte attention du Grand Laboratoire Central.

Rien ne fut plus effroyable que la brusque crois-