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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

le temps : dans le passé et dans l’avenir : elle existe à chaque seconde, car il faut bien se borner, et Blanqui, dans ses plus rigoureuses conclusions, s’en tient à ce minimum.

Et c’est même la seule insuffisance de sa théorie, car, ici encore, il nous faudrait continuer l’infinie fragmentation du temps, nous heurter en un mot à l’infini au moment même où nous étions sur le point de lui échapper.

Blanqui, de cette théorie scientifiquement exacte, tire des conclusions philosophiques assez mélancoliques : tout ce que nous avons fait personnellement, tout ce que nous ferons demain, un sosie l’a déjà fait ou le fera ; c’est la négation définitive de toute ambition et de tout progrès, mais c’est aussi la conclusion sincère à laquelle on devait aboutir en poussant à l’extrême les conclusions matérialistes.

Tout différent fut le procédé que l’on suivit lors de la grande renaissance idéaliste. On s’efforça de rechercher, avant toute chose, l’unité esthétique, l’originalité, l’hétérogénéité absolue, dégagée de tout support matériel et se rapprochant du type unique et immortel.