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LES GARES DE L’INFINI

registrés par les sens et la quatrième dimension, suggérée par la conscience, l’homme restait inerte à mi-chemin, enfermé dans sa personnalité définitivement abstraite de toute idée de temps et d’espace. Le voyageur ne situait plus, comme autrefois, l’infini au dehors de lui, il ne l’extériorisait pas d’une façon grossière, sous les espèces d’une quelconque divinité ; l’infini se trouvait au dedans de lui-même là où il situait jadis sa conscience.

On comprit alors que les gares que l’on avait construites pour partir à la recherche de l’infini n’étaient, en somme, que de grossiers établissements scientifiques analogues à ceux qu’auraient pu concevoir quelques années auparavant les Savants absolus du Grand. Laboratoire Central. Une autre voie plus claire, plus lumineuse, allait s’ouvrir pour la grande renaissance idéaliste et cette voie fut indiquée d’une façon imprévue, grâce à la découverte que l’on fit, au même moment, de la résurrection. Des hommes qui, morts quelques jours auparavant, avaient pu être ressuscites, revinrent pour la première fois faire l’effrayant récit des souffrances morales qu’ils avaient endurées durant le temps où leur esprit s’était trouvé séparé pour toujours de leur corps. Conscients, exactement comme ils l’étaient avant leur mort, ils avaient éprouvé l’affreux regret d’errer au milieu de per-