les temps les plus reculés, avait tout fait pour obtenir, non pas le droit au travail, mais le droit au loisir, et qu’il s’était efforcé, de toutes les façons imaginables par la force, par le travail ou par le rêve de s’évader, autant que possible, des exigences matérielles de la vie.
Les potentats asiatiques, les conquérants, les seigneurs de toute espèce avaient construit la société dans l’unique espoir d’obtenir pour eux la sécurité nécessaire au développement de leur esprit et lorsque les grandes républiques anciennes s’étaient fondées, leur premier soin avait été d’assurer le loisir aux rois tout-puissants qu’étaient les citoyens. C’est ainsi qu’à Athènes ces places enviables de citoyen étaient en nombre limité et qu’à chacune correspondait une source assurée de revenus d’État. Trois esclaves par citoyen travaillaient aux mines, et Xénophon proposait de créer au Pirée une hôtellerie pour les étrangers dont les revenus devaient augmenter ceux des citoyens athéniens. Rome vécut également des dépouilles du monde entier. Après l’échec des Grecques, le Sénat romain s’était engagé, comme l’avait fait jadis Périclès, à assurer la vie des citoyens. L’exploitation colossale du monde servit à libérer les rois citoyens de toute préoccupation matérielle.