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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

impossible et absurde. C’est que la géométrie euclidienne, comme toute la science contemporaine, n’opère que sur des quantités, sur des chiffres qui partagent notre vision du monde en tranches, qui découpent la nature en classes et en catégories. Dès que nous voulons aborder de plus hautes recherches, nous sentons bien que ce procédé quantitatif est purement artificiel, et qu’il ne saurait rendre compte du monde entier. Nous le savons parce que notre conscience, à la différence de nos sens, n’est point construite suivant la vision du monde à trois dimensions et qu’elle nous révèle, au contraire, cette quatrième dimension, qui n’est, en somme, que le complément nécessaire d’une compréhension totale de l’univers entier.

C’est ainsi qu’au-dessus des quantités découpées par la science, notre esprit nous révèle perpétuellement ces qualités qui ne connaissent aucune mesure scientifique et qui se traduisent matériellement à nos yeux par l’existence des œuvres d’art.

On se tromperait donc grossièrement si l’on pensait que la vision d’un monde non euclidien s’oppose à notre vision courante des phénomènes. Elle la complète.

Le monde extérieur nous apparaît d’abord,