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LA TRANSMUTATION DES ATOMES DE TEMPS

tion d’un insecte qui, se promenant indéfiniment sur une statue, en sentirait les contours comme une succession d’événements et n’en pourrait jamais contempler l’ensemble. Lorsque l’on sait se dégager pour toujours de cette infériorité traditionnelle, il semble au contraire que l’on soit brusquement dans la situation d’un artiste qui, d’un seul coup, admire l’ensemble de la statue, la voit tout entière dans le même moment et prend en pitié l’insecte maladroit qui poursuit fiévreusement sa route obscure d’un grain de marbre à l’autre. Pour moi, qui sais maintenant qu’il n’y a pas, à proprement parler, d’espace ni de temps et que l’on peut, lorsque l’on a su se libérer des préjugés géométriques, se déplacer à volonté dans le présent ou dans l’avenir, je me suis informé avec curiosité des transformations de notre monde au cours des siècles, transformations qui ne sont, en somme, que le même geste complètement dessiné en dehors du temps.

C’est ainsi que j’ai pu faire, au cours de ces voyages au pays de la quatrième dimension, d’étranges découvertes, et que j’ai compris clairement certains problèmes qui déroutent aujourd’hui nos contemporains.

Que le lecteur veuille bien seulement m’excuser de la façon un peu inaccoutumée dont je ne man-